Les premiers pas : La première trace de restitution d'images animées bien que très rudimentaire remonte au IX ème siècle avant J.C. par Platon dans le " mythe de la caverne " qui donne pour la première fois une description d'un dispositif permettant la projection d'ombres sur les parois d'une grotte devant des esclaves. Grâce à cette grotte, le philosophe dénonçait déjà l'aliénation du spectateur. Vers l'an 50 avant J.C., Lucrèce donne une surprenante description de l'effet qui sera à l'origine du dispositif cinématographique, la constitution de l'image-mouvement : " A peine une image s'est-elle évanouie qu'une autre est déjà née dans une autre attitude, mais semble n'être que la première avec un geste modifié ". Mais l'origine de la projection d'images remonte véritablement au X ème siècle en Indonésie avec les ombres chinoises appelées Wayang (théâtre d'ombres).

La lanterne magique : Quelques temps plus tard en Europe, la lanterne magique, dont la date de naissance est encore discutable entre le XIII et le XVI ème siècle remporte un grand succès au lendemain de la Révolution française en 1799 grâce au physicien belge Etienne Garpard Robertson. Son spectacle Fantasmagories se déroulait dans un décor inquiétant fait d'authentiques cercueils, de reliques et d'une épaisse fumée. Le " fantasmagore " faisait apparaître devant le public terrorisé de spectres, des fantômes et des revenants tels qu'ils étaient imaginés par le public de l'époque. De plus, pour appuyer le caractère surréaliste du spectacle, il y ajoutait des bruitages de chaînes, de grondement de tonnerre et de cloche. Robertson crée avec ses Fantasmagories un spectacle audiovisuel qui provoque la frayeur du public. Mais ce dernier avait aussi pour but de dévoiler au public " tous les prestiges de l'optique imaginés jusqu'à présent pour tromper les yeux ".